Guide pour le clergé sur les questions reliées aux soins donnés aux mourants
Revue d’un livre par John Vlainic
Ce livre est destiné aux pasteurs d’églises locales pour les aider à s’informer sur des questions et situations fondamentales reliées aux soins offerts à la fin de la vie.
La table des matières ci-attachée vous renseigne sur les sujets étudiés dans ce livre. Je vais] ici mettre en évidence un certain nombre de choses et je terminerai en soulignant que vous N’ALLEZ PAS UTILISER CE LIVRE DE FAÇON ABUSIVE.
La section sur “NOS PROPRES DÉMONS” est très importante. J’en suis venu à penser qu’une grande partie de la souffrance et de l’inefficacité dans les soins aux mourants et à leurs proches pourraient être remédiés si les personnes qui donnent des soins aux mourants (incluant les pasteurs) étaient plus au courant de notre propre mortalité. Cette section débute ainsi :
“Le clergé a la responsabilité d’aider ceux de leurs congrégations à prendre beaucoup de décisions difficiles durant leurs vies. Une de ces décisions concerne la fin d’une vie, comment nous voulons mourir et ce que nous espérons accomplir avant de mourir.
Si nous ne confrontons pas nos propres démons en ce qui concerne la vie et la mort, nous ne pouvons pas équiper nos fidèles à affronter les décisions les plus difficiles à prendre. ***Les décisions au sujet de de comment on veut vivre les derniers jours de sa vie sont des décisions qui doivent être prises, lorsque cela est possible, grâce à un processus de discernement.
En plus de leurs croyances religieuses, les personnes ont des soucis financiers et familiaux et aussi bien que le désir d’être épargnées de la souffrance. Personne ne devrait ou ne pourrait prendre des décisions concernant les questions reliées à la fin de leur vie rapidement et sans avoir prié pour avoir du discernement.
En tant que membres du clergé, nous ne sommes pas toujours nécessairement prêts à « prendre soin de nous-mêmes. Pour nous, il s’agit là des choses les plus difficiles à faire. Malheureusement, lorsque nous ne nous occupons pas de nous-mêmes, nos limites peuvent vaciller et nos esprits peuvent être facilement distraits. Le surmenage et la fatigue (burn-out) causés par la compassion sont à notre porte, et déjà prêts à frapper. Il est tout aussi important de prendre soin de nous-mêmes que de se préparer à livrer un sermon, s’occuper d’une réunion concernant le budget, ou accomplir nos autres devoirs cléricaux.
Lorsque nous nous occupons de ceux qui sont en train de mourir, il est particulièrement important de s’occuper de nous-mêmes. Il se peut quand même que vous commenciez à vous sentir plus à l’aise lorsque vous êtes en contact avec ceux qui sont mourants. Mais cela vous épuise quand même et vous devez être conscients de vos propres sentiments envers la personne qui est en train de mourir. Il s’agit peut-être d’un paroissien/d’une paroissienne avec qui vous aviez une relation significative depuis des années, ou une personne avec qui vous n’étiez pas souvent d’accord. Il est important pour vous d’être présent dans les deux cas pour cette personne et pour sa famille, mais d’être présent pour vous-même et pour votre propre besoin de vivre ce deuil. »
Elle partage ensuite sa propre histoire.
“Je pensais que je prenais très bien soin de moi-même, que Dieu m’avait donné ce don qui me permettait de « m’occuper de quoi que ce soit» et d’aller de l’avant pour le reste de ma journée. Je « remettais tout à Dieu » lorsque je sortais d’une pièce ou après avoir vu la famille de la salle des soins intensifs ou de leur voiture. Je ne me doutais pas du tout que des résidus s’étaient accumulés en moi. Puis, il y a eu le désastre du 11 novembre 2001 (9/11) et j’ai passé énormément de temps au ‘Ground Zero’ avec les travailleurs de sauvetage et de récupération. À ce moment-là, je pensais que j’allais très bien – après tout, je remettais tout cela à Dieu après avoir écouté ces histoires de peine et de blessures, de douleurs, et de pertes. Mais, je me questionnais constamment au sujet de « pourquoi Dieu pouvait-il laisser cela se produire? »
Ensuite, j’ai commence à remarquer que mon âme était devenue « tranquille. » Je n’étais pas capable de m’occuper des problèmes des autres personnes et je ne trouvais plus d’intérêt à faire cela. Je ne voulais plus entendre une autre histoire ou faire une prière avec quelqu’un. Ma compassion était disparue.
Quelle surprise cela fut pour moi, vu que je croyais que je prenais si bien soin de moi.”
L’auteur inclut un bon OUTIL DE DISCERNEMENT que nous pouvons utiliser pour nous familiariser avec notre propre mortalité.
J’ai aussi aimé sa liste des INDICATEURS GÉNÉRAUX D’UNE MORT IMMINENTE et sa liste des CHOSES QUI PEUVENT SE PRODUIRE AU MOMENT DE LA MORT. Je l’ai appris grâce à une amie qui est infirmière en chef de la salle des soins intensifs (ICU).
Le chapitre sur LES MIRACLES ET LES CURES est bien équilibré et biblique. Il est justement arrivé quelque chose durant les deux dernières semaines. Un aumônier, un médecin, et une travailleuse sociale nous ont tous raconté des histoires de personnes qui insistaient sur une seule forme de cure miraculeuse (causant ainsi beaucoup de stress douloureux pour toutes les personnes impliquées).
Je prédis que vous serez mieux préparés pour votre propre vie et votre propre mort, et aussi pour exercer un ministère auprès des vôtres – qui devront aussi vivre et mourir – si vous étudiez ce livre. Je dois pourtant insister sur un point avant de terminer.
Je vous recommande de lire ce livre parce que cela vous aidera à soulever de très nombreuses bonnes questions, dont plusieurs nous sont rarement posées avant que nous soyons rendus au milieu de la crise.
Cependant n’oubliez pas que ce livre a été écrit aux États-Unis. Il est donc normal que l’auteur répète à plusieurs reprises aux lecteurs que les lois et définitions sont différentes dans différents états.
Étant donné que nous servons comme ministres dans un pays différent, nos lois sont différentes de celles des États-Unis concernant certains détails importants.
Généralement, et la plupart du temps, les choses se ressemblent ici et là. Par exemple, j’ai vérifié auprès de notre responsable de l’éthique au Canada et elle a confirmé que la distinction décrite par l’auteur entre la capacité et la compétence est généralement exacte.
Toutefois, souvenez-vous que les différentes provinces canadiennes ont des lois différentes. En fait, je ne serais pas surpris d’apprendre qu’il y a des différences d’interprétation subtiles d’un hôpital à l’autre et d’un médecin à un autre médecin. Donc, si vous vous procurez cet excellent livre, ASSUREZ-VOUS D’OBTENIR DE L’AIDE AU SUJET DES QUESTIONS À POSER. Les réponses pourraient être quelque peu différentes dans votre juridiction.
Le plus important: CONSULTEZ CE LIVRE POUR OBTENIR DE L’AIDE CONCERNANT LES QUESTIONS BEAUCOUP PLUS QUE LES RÉPONSES!! Juste le fait de savoir quelles sont les vraies questions nous aidera tous à mieux aider nos personnes en crise.
Lorsque vous avez besoin de RÉPONSES précises parlez à un médecin en qui vous avez confiance ou consultez des personnes responsables de l’éthique de votre hôpital si les choses sont vraiment compliquées.