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Qu’en est-il de nos possessions?
Une théologie des possessions

« Ma paix est une arme contre l’oppression de l’obsession de l’homme de contrôler toutes choses »
 Josh Garrels, « The Resistance »

« Oh, grand mammon de forme et fonction, consumérisme imprudent de la consommation Dysfonctionnement dangereux décrit comme des goûts dispendieux. »
Josh Garrels, Zion and Babylon

« Nul ne peut server deux maîtres. Ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent. »
Jésus, Matthieu 6:24

Lors de la Conférence générale de 2008, la générosité a été ajoutée comme nouvelle valeur de base et complémente l’énoncé du Manuel sur les possessions (¶630.2.3).  L’énoncé se lit comme suit :

En tant que Chrétiens, nous regardons ce que nous possédons comme étant la propriété que Dieu nous a confiée en tant qu’intendants. Nous sommes des personnes qui exerçons un jugement critique au sujet de ce que nous acquérons et possédons.  Les Écritures nous avertissent contre la poursuite de la richesse comme une fin en soi. (1 Timothée 6.9-10), donc, nous ne faisons pas des possessions ou de la richesse une priorité (Matthieu 6.19-21; Luc 12.16-21) Nous devons plutôt, en tant que bons intendants, donner généreusement, tout d’abord comme acte de louange et d’obéissance. Cela répond aux besoins des autres et soutient le ministère  (II Corinthians 8:1-5; 9:6-13).

Ce principe énoncé dans le paragraphe du Manuel est ensuite développé dans quelques brefs paragraphes sur son application reliée à des questions telles que les sources de revenu qui doivent être en rapport avec l’éthique et les pratiques reliées à notre foi, le jeu compulsif, les dettes, et la simplicité. Le paragraphe sur les possessions reconnaît le fait que même si… « les coutumes et les standards communautaires changent, certains principes scripturaires concernant la modération et la modestie qui nous gouvernent en tant que chrétiens sont inchangeables concernant nos attitudes et notre conduite. » C’est à cause de cela que l’énoncé sur les possessions est soutenu par de nombreuses références scripturaires. Lorsqu’il s’agit de l’argent, un des versets bibliques le plus mal cité est  Timothée 6.10.  De nombreuses personnes assument que la Bible enseigne que l’argent est à la racine de tout mal. Par contre, dans son œuvre, Jesus and Money (page 124), Ben Witherington III nous enseigne ce qui suit :

Le verset 10 doit être traduit très prudemment, étant donné qu’il est le verset le plus souvent cité à tort et à raison parmi les épîtres pastorales. Dans la tradition morale juive, il n’était pas inhabituel de parler des  vices de racine. Par exemple, Philo parle du désir, de l’inégalité, de l’orgueil, et du mensonge comme étant des vices qui engendrent d’autres vices.  Notre texte dit que l’amour de l’argent (et non l’argent lui-même) est une racine (non pas la racine) de toutes sortes de vices (et non pas du mal lui-même). Paul ne dit pas que l’avidité ou l’argent est à l’origine de tous les maux du monde mais que c’est l’attitude envers l’argent qui est critiquée dans ce passage. 

Si nous aimons des choses comme l’argent et que nous utilisons des personnes pour acquérir ces choses, nous venons exactement de renverser la façon dont Dieu veut que nous agissions. Les choses, les biens ne sont pas capables d’aimer ou de faire progresser une relation aimante avec une personne.  Une telle possessivité finit par devenir une forme d’idolâtrie et un moyen de tenter de trouver notre vie, notre soutien et la suffisance dans quelque chose qui n’est pas Dieu.

Lorsqu’il s’agit des possessions, ce sujet devient complètement une question du cœur. Ce sujet concernant les possessions est en rapport avec quelque chose de plus que le matérialisme et tout ce qui se trouve sur la terre, mais cela couvre aussi des choses telles que notre temps, notre santé, notre éducation et les opportunités ou ressources grâce à des connexions avec d’autres personnes. Comment ces différents dons sont utilisés, voilà le point critique pour notre santé spirituelle, et non pas la quantité ou l’abondance des possessions en elle-même. 

Les événements rapportés dans le livre de l’Exode, lorsque le peuple de Dieu a quitté l’esclavage en Égypte, nous illustrent le fait que la menace spirituelle au sujet de laquelle Jésus nous avertit dans Mathieu 6.24 ne concerne pas autant nos possessions mais plutôt l’attitude de notre cœur.  En tant qu’anciens esclaves, les personnes que Moise conduisait vers la liberté et un nouveau départ en tant que nouvelle nation ne possédaient que peu de ressources ou encore rien du tout. Il s’agissait des pauvres, des marginalisés, et des opprimés; et Dieu a entendu leur cri.  En préparant Moise pour qu’il aille vers Pharaon, Dieu a promis à son serviteur que sa mission serait un succès en lui disant : « Je ferai en sorte que ce peuple obtienne la faveur des Égyptiens, quand vous partirez, vous ne partirez pas les mains vides. Chaque femme demandera à sa voisine et à celle qui séjourne dans sa maison des objets d’argent, des objets d’or, et des vêtements, que vous mettrez sur vos fils et vos filles, et vous enlèverez cela aux Égyptiens. »  (Exode 3.21-22). C’était l’intention de Dieu que son peuple quitte l’Égypte avec de l’argent et de l’or. 

Après que les différentes plaies furent déchaînées sur l’Égypte et que le peuple de Dieu fut délivré de l’armée du Pharaon à la Mer Rouge, Moise a grimpé dans la Montagne de Dieu pour recevoir les 10 Commandements.  En plus de la Loi de Dieu, Moise a reçu des commandements concernant les serviteurs, les blessures personnelles, et les lois sur le Sabbat et les fêtes.  Pour le culte, Moise a aussi reçu des instructions pour construire un tabernacle en tant que lieu où Dieu pourrait rencontrer son peuple. Dans Exode, Chapitre 25, Moise a appris qu’un tabernacle, des chandeliers, et l’Arche de l’alliance doivent être faits avec l’or que le peuple d’Israël avait précédemment ‘pillé’ de ses voisins égyptiens.  Il est clair que l’intention de Dieu concernant ce pillage des voisins égyptiens était que cet or serait utilisé pour décorer le lieu du culte. Malheureusement, au lieu d’être utilisé pour embellir le site du culte rendu à Dieu, cet or a été utilisé pour fabriquer une idole. Le problème n’a jamais été causé par l’or. C’était l’intention de Dieu que son peuple ait cet or et Dieu les a bénis à ce sujet. Mais, cet or ne leur était pas destiné; il devait être utilisé pour le lieu du culte. Vu que l’or n’a pas servi à cela, il est devenu une source de corruption. Concernant la théologie des possessions, le focus ne devrait pas être mis sur le montant que nous possédons mais sur l’attitude du cœur (et les choix qu’on fait) concernant ces possessions. 

Un exemple moderne de cette attitude saine concernant les possessions est celui de l’histoire du magnat de la pizza, Tom Monaghan, qui a déjà possédé ‘Domino’s Pizza’. Monaghan a débuté à partir d’une seule pizzeria en 1960, à Ypsilanti, au Michigan, et son entreprise est ultimement devenue l’empire de Domino’s Pizza qui a des installations dans plus de 7,000 endroits et qui rapporte $4 billions en ventes annuelles. Durant ce temps, Monaghan a réussi à se payer quelques plaisirs, incluant une collection énorme d’autos classiques, plusieurs maisons Frank Lloyd Wright, et a même acheté l’équipe de baseball des ‘Tigers de Détroit’. Ce n’est qu’après avoir lu Mere Christianity de C.S. Lewis et le chapitre concernant l’orgueil, que Monaghan a été convaincu de l’extravagance de son style de vie et qu’il a vendu son entreprise.  Ce n’était pas un cas de «on vend tout, on donne tout l’argent aux pauvres et on suit Jésus », mais il a plutôt vendu son entreprise pour $1 billion de dollars, et avec ces ressources, Monaghan a placé son argent de façon stratégique dans diverses causes philanthropiques, telles que l’établissement d’une  université catholique et une faculté de droit. 
[http://money.cnn.com/magazines/fsb/fsb_archive/2003/09/01/350799/]

Cet article a débuté avec des références scripturaires où Jésus fait un énoncé tranchant qui dit qu’il est impossible de servir Dieu et l’argent. L’orientation du désir d’un cœur sera soit de servir Dieu ou de se servir soi-même, et l’argent ou les possessions ne sont que des outils pour permettre d’acquérir/obtenir ce que nous valorisons vraiment. C’est ce qu’on voit dans l’exemple fourni dans Exode, où l’or a mal été utilisé pour la création d’une idole, et dans l’histoire de Tom Monaghan qui a utilisé sa richesse en servant le royaume de Dieu.  

Dans le texte The Steward Leader [page 34], R. Scott Rodin écrit: « Dans les trois premiers chapitres de la Genèse, nous découvrons que nous avons été créés pour avoir des relations saines qui reflètent l’image de Dieu selon quatre niveaux, soit : notre relation avec Dieu, avec nous-mêmes, avec nos voisins, et avec la création. » L’application d’une théologie des possessions trouve son expression dans chacun de ces quatre niveaux de relations. 
Concernant notre relation avec Dieu, nos priorités concernant notre vie nous dicteront comment nous utiliserons les ressources qui nous sont données. Donc, notre relation avec Dieu est ce qui nous informe et qui donne un sens aux trois autres domaines relationnels. Si notre relation avec Dieu est déficiente, les autres domaines en souffriront aussi. 

Particulièrement lorsqu’il s’agit de l’argent, ce n’est pas aussi simple que payer la dîme de 10% (sur le revenu brut ou net?) et utiliser l’autre 90% pour nos propres buts et intérêts. En fait, selon Psaume 24.1, la terre appartient au Seigneur, avec tout ce qu’elle contient.  John Wesley, dans son sermon « The use of money » (l’utilisation de l’argent), dit clairement « Rendez à Dieu non pas un dixième, non pas un tiers, non pas la moitié, mais bien tout ce qui appartient à Dieu, que ce soit plus ou moins, en utilisant tout sur vous-même et tous ceux qui vivent avec vous, sur ceux qui sont croyants, et toute l’humanité, de telle manière à rendre un bon compte de votre intendance… » L’histoire tragique d’Ananias, dans Actes 5, révèle le sérieux d’une comptabilité honnête devant Dieu.  Le problème ne venait pas du fait que le couple avait gardé des fonds pour eux-mêmes, étant donné que Pierre avait dit que l’argent accumulé grâce à la vente de la propriété était à disposition du couple (verset 5). Le péché provenait du fait que le montant mentionné était le montant total qu’ils avaient accumulé. Comment les diverses ressources telles que le temps, l’argent, les talents et habiletés, l’éducation, et les contacts sont utilisés pour indiquer le niveau de loyauté d’une personne envers Dieu et la question qui découle de cela serait plutôt : « Est-ce que la dévotion à Dieu est un engagement de 10% seulement? 

Même si Jésus a enseigné à ses disciples de prier pour leur pain quotidien, concernant notre relation avec nous-mêmes, une contre-culture est conduite par l’égoïsme. Colossiens 3.5 identifie l’avidité comme une forme d’idolâtrie, et Ecclésiaste démontre l’équilibre qui doit exister entre prendre soin de soi et la surconsommation. Au chapitre 2  de l’Ecclésiaste, l’enseignant utilise le plaisir pour tester ce qui est bon et ce qu’on aime faire tel que s’amuser, le vin et les choses folles, construire des projets, incluant les maisons et les vignobles, les jardins et les parcs, les réservoirs d’eau pour arroser des arbres florissants, avoir un troupeau plus grand que quiconque à Jérusalem, amasser de l’argent et de l’or, et même aller aussi loin que dire: “Je ne me suis privé de rien que mes yeux ont désiré, je n’ai refusé à mon cœur aucun plaisir. “Mon cœur se réjouissait de tout mon travail et c’est la part qui m’est revenue de tout ce travail.  Puis, j’ai envisagé tous les ouvrages que mes mains avaient faits, et la peine que j’avais prise à les faire; et voici que tout est vanité et poursuite du vent, il n’en reste rien sous le soleil. (Ecclésiaste 2.10-11).  Même si je n’ai rien trouvé à chercher à me satisfaire, ce même chapitre finit avec une note positive au sujet de l’utilisation des possessions: “  “Il n’y a de bon pour l’homme que de manger et boire et de voir pour lui-même le bon côté de sa peine, mais j’ai vu que cela aussi vient de la main de Dieu. Qui en effet peut manger et jouir sauf moi?” (Ecclésiaste 2.24-25).

En parlant du consumérisme, la Bible elle-même a été commercialisée et est devenue disponible, non seulement grâce à des douzaines de traductions, mais aussi à des milliers de Bibles pour étudiants, des Bibles de référence, une Bible ‘verte’ (chaque texte environnemental est en surbrillance), des Bibles pour les femmes, des Bibles pour les adolescents, des Bibles personnalisées ‘de la promesse’ où votre nom apparaît) et ainsi de suite. Alors que chacun de ces types de Bibles peut être utile pour aider les gens à établir un rapport personnel avec les Écritures, quelque chose comme la ‘Personalized Promise Bible peut avoir un focus qui est trop étroit, particulièrement lorsque des passages des Écritures ont un rapport avec la communauté de foi sont transformés en passages qui favorisent les intérêts individuels. S’il devait y avoir une référence scripturaire personnalisée, cela devrait être ce que l’apôtre Paul a dit dans son épître aux Philippiens 2.3-7, “Ne faites rien par rivalité ou par vaine gloire, mais dans l’humilité, estimez les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de considérer vos propres intérêts, considère aussi ceux des autres. Dans vos relations entre vous, ayez le même esprit que Jésus-Christ qui, étant Dieu par sa propre nature n’a pas considéré l’égalité avec Dieu comme quelque chose qui doit être utilisé à son propre avantage; Il s’est abaissé et a plutôt pris la vraie nature d’un serviteur…”  . En cherchant l’intérêt des autres, dans vos relations interpersonnelles, ayez la même façon de penser que Jésus qui a revêtu la nature d’un serviteur. Ces phrases-là se trouvent toutes dans Philippiens 2 qui parle de la catégorie des relations interpersonnelles. 

Avant de passer à ce point, on devrait souligner que dans le récit de Genèse sur la création, aux chapitres 1 et 2, Dieu a observé une journée de repos sabbatique. Si nous avons été créés pour avoir des relations interpersonnelles qui reflètent l’image de Dieu, au niveau de la relation avec nous-mêmes, l’utilisation de notre énergie et de notre santé doit se faire de façon à ne pas sacrifier notre santé personnelle dans la poursuite de la richesse. Cela ne se produit pas uniquement dans l’âge digital où les “téléphones intelligents permettent aux gens de travailler n’importe où et partout dans le monde, puisque cela était aussi un problème dans les années 1700. Revenons au sermon de John Wesley sur “L’utilisation de l’argent”, le premier point était, “Gagnez tout ce que vous pouvez” se qualifie par la restriction de gagner tout ce que vous pouvez sans causer de tort à votre esprit et à votre corps. 

Dans le livre Jesus and Money (Jésus et l’argent) [page 157], le chapitre de Ben Witherington qui parle de  “Déprogrammons-nous de la consommation exagérée et de l’auto-gratification” contient la liste suivante de 9 points pratiques d’une mise en application concernant l’utilisation de nos possessions: 

1.    Ne vous engagez pas sur ce terrain! (n’encouragez pas d’autres personnes à adopter les valeurs matérielles de notre culture et à dire que cela est bon.) 
2.  Développez un sens de faire la différence entre les choses de nécessité et les choses de luxe.
3.  Engagez-vous dans des projets ministériels qui exigent un sacrifice.
4.  Si vous n’avez plus besoin de gagner de l’argent, consacrez le reste de votre vie à des projets ministériels.
5.  Evaluez votre budget, particulièrement les dépenses discrétionnaires.
6.  Diminuez la quantité du gaspillage dans votre vie.
7. Fréquentez des ‘personnes chrétiennes qui vivent sobrement et non pas des consommateurs à outrance’.
8.  Arrêtez d’assumer qu’il n’y a aucun problème avec le capitalisme.
9. Déclarez une année de Jubilé – pardonnez à quelqu’un qui a une dette envers vous, et cherchez les opportunités d’aider d’autres sans intérêt.  

Notez que son troisième point est qu’on devrait “prendre un engagement dans des projets ministériels qui exigent un sacrifice. Voilà pourquoi: “Une si grande emphase est mise sur le fait de prendre soin des pauvres et des indigents dans la Bible qu’il semble clair que la priorité, pour la plupart des chrétiens, est l’implication dans des ministères de compassion.” L’emphase, pour John Westley, était mise sur l’équilibre entre les œuvres de la piété (prière, lecture des Écritures, et le jeûne) et les œuvres de la miséricorde. Il existe plusieurs références scripturaires qui nous appellent à refléter l’image de Dieu dans nos interactions avec les autres. Par exemple, en plus du Philippiens chapitre 2, il y a Matthieu 10.8 et Jean 3.16. Jacques chapitre 5 avertit fortement concernant ceux qui sont riches et pourtant manquent de compassion pour les autres. “À vous, maintenant, les riches! Pleurez à grands cris à cause des malheurs qui viendront sur vous. Votre richesse est pourrie, vos vêtements sont rongés par les teignes. Votre or et votre argent sont rouillés et leur rouille s’élèvera en témoignage contre vous, et dévorera votre chair comme un feu. Vous avez amassé des trésors dans ces jours qui sont les derniers. Voici: le salaire des ouvriers qui ont moissonné vos champs et dont vous les avez frustrés, crie, et les cris des moissonneurs sont parvenues jusqu’aux oreilles du Seigneur des armées. Vous avez vécu dans les voluptés et dans le luxe, vous avez rassasié vos cœurs (vous vous êtes engraissés) au jour du carnage.” Jacques 5:1-5).  Le problème spirituel ne vient pas complètement de l’injustice faite en retenant les salaires gagnés, mais aussi à cause de votre accumulation de biens matériels.  Il est clair, selon les Écritures, de Genèse à Révélations, que Dieu bénit Son peuple afin qu’ils puissent bénir les autres. 

Une théologie des possessions couvre plusieurs domaines qui vont au-delà de celui de l’argent, et concernant la terre nous retournons au Psaume 24.1 qui déclare que la terre appartient au Seigneur. Ce verset est fondamental pour la Déclaration évangélique sur les soins à donner à la création.  Une théologie des possessions parle de ces soins de deux façons.  Premièrement, la culture de la consommation de l’Amérique du Nord est en grande partie une société du “tout-jetable” puisque les jours de la boutique qui réparait des systèmes vidéo sont déjà devenus une histoire. C’est un âge où l’épicerie et les produits frais sont livrés à travers le pays et partout dans le monde. Lorsqu’ils arrivent au supermarché, ce n’est pas du tout aussi frais que s’ils venaient d’un marché des fermiers. Il est évident que des bananes enveloppées de plastique sont nuisibles pour l’environnement. Au-delà du recyclage, une théologie des possessions compréhensive mise en pratique soutiendrait la réparation d’objets brisés plutôt que le replacement, et on pourrait se joindre à des initiatives communautaires telles que le partage d’outils. Pourquoi acheter une ponceuse alors que vous pouvez emprunter celle de votre voisin? Un projet de partage des outils est un bénéfice pour le budget personnel, et prend soin aussi de la terre en réduisant la demande de production, d’empaquetage et de livraison. 

L’autre moyen par lequel une théologie des possessions devrait avoir un impact sur les soins requis pas la création est que Dieu a pris soin de l’humanité dans le Jardin d’Éden; donc, c’est à l’humanité que Dieu a demandé de prendre soin de la création. “Dominez sur” ou “soumettez” la terre dans Genèse 1.28 est le même verbe que Dieu utilise pour décrire les soins qu’il prodigue à l’humanité. Si l’image de Dieu doit être reflétée dans la relation de l’humanité avec la terre,  il n’y a aucune justification pour une exploitation des ressources de la terre qui irait jusqu’à la destruction. 

En plus de la liste des 9 directives sur “Déprogrammons-nous de la consommation exagérée et de l’auto-gratification” dans Jesus and Money, il y a beaucoup d’autres ressources qui explorent la théologie des possessions, qu’il s’agisse des saints du passé, comme John Wesley, ou des travaux plus modernes tels que Freedom of Simplicity (Richard Foster) or Rich Christians in an Age of Hunger (Ron Sider).  Les priorités dans la vie d’une personne révéleront sa théologie des possessions qui influencent la vie de tous les jours.  En utilisant tout ce que Dieu a donné, nous pouvons voir qui est servi, comme Jésus l’a dit: “personne ne peut servir deux maîtres. Soit que vous haïrez l’un d’eux et que vous aimerez l’autre, ou encore vous serez dévoués à l’un et vous haïrez l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent.”

Vu que la générosité a été ajoutée comme valeur de base à la Conférence générale de 2008, le matérialisme est devenu un problème sérieux dans l’Église nord américaine, et il existe une tension dynamique entre les extrêmes de “l’évangile de la prospérité” et l’ascétisme. Pour cette raison, nous vous recommandons les ressources suivantes pour vous aider à explorer la Théologie des possessions.

Bibliographie

Alcorn, Randy.  Money, Possessions and Eternity.  Downer’s Grove: Tyndale House Publishers, 2007.

Fee, Gordon D.  The Disease of the Health and Wealth Gospel.   Vancouver: Regent College Publishing, 1985.

Foster, Richard.  Freedom of Simplicity.  New York: Harper Paperbacks, 1981.

Hamilton, Adam. Enough: Discovering Joy Through Simplicity and Generosity.  Nashville: Abingdon, 2009.

Kantonen, T. A.   Theology for Christian Stewardship.  Eugene: Wipf & Stock Publishers, 2001.

Rodin, R. Scott.  The Steward Leader.  Downer’s Grove: IVP Academic, 2010.

Sider, Ronald J.  Rich Christians in an Age of Hunger.  Nashville: Thomas Nelson, 2005.

Toycen, David   The Power of Generosity. Toronto: Harper Perennial Canada,  2005

Van Gelder, Craig.  The Essence of the Church.  Grand Rapids: Baker Books, 2000.

Willmer, Wesley, ed.  Revolution in Generosity, Moody Publishing, 2008.

Witherington III, Ben.  Jesus and Money.  Grand Rapids: Brazos Press, 2010.